L'amour - Le suicide

NOTES ATELIERS COLLÈGE JEAN GARCIN

janvier-mars 2020

(ISLE/SORGUE)

Vendredi 24 janvier - L'amour existe t-il réellement? 


Durée: 55 minutes

Thème: L’amour existe t-il réellement ou est-ce un sentiment pour combler l’egoïsme de l’être humain ?  

 

Déroulement de l'atelier

Pratique de l’attention : comment je suis installé ? retour sur les ressentis du corps avec arrêt sur image.

Mise en place d’un secrétaire et d’un photographe pour la restitution collective finale. 

Discussion à partir d’un photo-langage de Patrick Tharrault.


Synthèse des points marquants 

Toujours une belle écoute. Je vois une forme de détente dans les regards et les sourires.

Tour de remise en route avec la météo intérieure. Un jeune témoigne qu’aujourd’hui, il a moins peur et qu’il commence à se sentir plus détendu… Plusieurs réactions vont aussitôt dans le même sens.

Je fais circuler les 9 photos que j’ai apportées. 2/3 minutes de réactions à voix basses.

Puis j’accroche les photos sur un paperboard et je propose de dire pour chaque photo si elle évoque pour eux l’amour véritable. Puis si elle évoque l’amour égoiste, le « faux » amour. Discussions et arguments. 

Quand toutes les photos ont été « taguées », je propose que la discussion commence. L’amour filial l’emporte largement sur les autres et l’amour amoureux fait un vrai flop ! Ils n’ont pas l’air d’y croire bcp…

L’un dit que certaines personnes ne ressentent pas d’amour, comme les meurtriers… un autre réagit en disant : « ce n’est pas parce qu’on est un meurtrier qu’on ne peut pas aimer ». Au début, je crois comprendre qu’il défend les meurtriers mais il ajoute « c’est pas une raison pour ne pas aimer ! ». Du coup, sa réaction est à double tranchant (c’est le garçon à l’oasis ; un esprit

déroutant !).

On conclut provisoirement qu’il y a plusieurs sortes d’amour et même l’amour du sport ! Et quand même que l’amour ne se conçoit pas dans la solitude. Quelqu’un évoque que l’amour sans attente existe. Je propose un dernier tour à la façonde  Jacques Levine afin que chacun ait l’opportunité de s’exprimer. J’utilise une balle de parole. Je me rends compte que je propose de plus en plus souvent ce principe en fin d’atelier. Les silencieux en profitent souvent pour dire un mot. 


Notes pour le prochain atelier 

Un élève tire un papier de la boîte : « La véritable guérison ne serait-elle pas la mort ? ».  Avec l’équipe pédagogique, on est frappés par la récurrence de sujets forts. Emmanuel (le prof. de français) me dit que ce sont vraiment les sujets qui les touchent de près dans ce moment de leur vie. Ça me conforte dans le choix de mettre en place la boîte à thèmes et d’accueillir tous les sujets qui se présentent.

Du coup, je m'interroge: faut-il garder notre idée initiale de leur proposer nous-même un des  thèmes? Quels besoins cela comblerait-il… ?

 

 

Vendredi 24 janvier - Le suicide 

Durée: 55 minutes

Thème: L’abandon de la vie : pourquoi des personnes se suicident-elles ?

 

Déroulement de l'atelier

Pratique de l’attention : comment je suis installé ? retour sur les ressentis du corps avec arrêt sur image.

Mise en place d’un secrétaire et d’un photographe pour la restitution collective finale. 

Discussion avec balle de parole.

Je me suis à nouveau préparée à partir des deux axes suivants: questionner la question et conceptualiser … super efficace pour se cadrer !


Synthèse des points marquants 

Toujours une véritable écoute. 

Emmanuel, le prof, et moi-même remercions Lucas pour sa restitution de la séance passée.

Tour de remise en route avec la météo intérieure. 

Depuis le début, quelques uns semblent ne pas se sentir concernés par ce moment d’échanges. J’espère qu’ils en retireront tout de même quelque chose…

Pratique de l’attention: plusieurs élèves témoignent que ça les repose. 2 d’entre eux disent que ça les a énervé.

L’un d'eux est désolé et me le dit ; Je profite de son témoignage pour leur dire que ça demande du courage et de la confiance de dire notre vérité dans un groupe quand on va à l’inverse des autres.

Que la pratique de l’attention est un entraînement à regarder ce qui se présente à nous à chaque instant et nullement l'injonction de devenir calme. On ne peut pas calmer un lion en cage, mais on peut accueillir sa présence et observer ses mouvements.

Grâce à la pratique, celui qui observe peut trouver un espace de calme en lui, même si ce qu'il observe est agité. 

Je propose de commencer la discussion à partir de la perspective la plus haute que j’ai pu imaginer : pourquoi la notion de suicide existe t-elle au sein de l’espèce humaine ?

C’est parti… 

Une fille parle d’abandon de la vie. À côté d’elle, son voisin lui répond qu’il voit plus ça comme un arrêt. Il utilise une métaphore que nous les adultes, trouvons très juste : c’est comme jouer d’un instrument de musique. Le jour où on s’arrête, on continue de savoir en jouer… 

Je ressens une atmosphère précautionneuse. On ne parle pas du suicide comme de n’importe quoi. D’ailleurs, à la fin, une fille dira qu’elle a déjà entendu certains en parler comme s’ils parlaient d’un truc banal, quotidien et que ça la rend perplexe…

Sujet gênant, dérangeant, triste et sombre. 
La notion de solitude entre en scène. Pourquoi les juifs dans les camps ne se sont pas suicidés ? Parce qu’ils étaient ensemble. Ils se comprenaient. Les réseaux sociaux peuvent aider à parler et à se sentir moins seul. Mais le harcèlement peut pousser au suicide… quand ça ne va pas, on n’a pas besoin de conseils, on a juste besoin d’être écouté par des gens qui comprennent ce qu’on vit. Quelqu’un amène les notions d’empathie et de compassion. Avec précision et justesse, une jeune fille définit ce que sont ces 2 notions. J’apprendrai après la séance qu’il y a 2 ans, cette même jeune fille avait des idées suicidaires…

Extraits de la discussion au dernier tour de cercle :

- pourrait-on avoir les notes du secrétaire pour notre journal de bord ?

- je pensais que ce serait dur de parler de ce sujet mais en fait, ça va. On a dit des choses auxquelles je ne m’attendais pas. C’est réconfortant.


Notes pour le prochain atelier 

Un élève tire un papier de la boîte : « L’espoir ».  On est tous étonnés de la relation et de la concordance entre les 2 sujets !